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La traversée du Canada d'Ouest en Est, de Vancouver à Halifax. 6012.9 km en course à pied. Aucun jour de repos. Plus de 65 km de moyenne par jour .

6 novembre 2018 2 06 /11 /novembre /2018 20:43

De retour pour la 3ème fois sur un parcours bientôt mythique, entre Urdos (France) et Riumar (Espagne). Oui, ce n'est que l'édition 2, mais comme j'avais la chance de participer à l'édition 0, ça fait désormais 3.

 

Nous ne sommes plus que 3 pionniers sur les 5 finishers de l'édition 0 à prendre une nouvelle fois le départ. Sébastien Barraud, Marie-Jeanne Simons et moi. Bob Miorin s'est fait opérer et n'est donc pas opérationnel tandis que Lionel Rivoire termine tout juste sa traversée de l'Australie pour fêter ses 65 printemps. Excusez du peu !

 

Des douleurs au dos depuis plusieurs semaines me pourrissent la vie et c'est très fatigué que j'arrive à Urdos. Néanmoins, je n'ai pas fait la même erreur qu'en juin pour la Mil'Kil, j'ai pris soin de couper avec le boulot 3 jours avant le départ. Je me suis fait remettre le dos et le corps d'aplomb par le magnétiseur qui me suis avec succès depuis 15 ans, j'espère juste que la montée en puissance qu'il me prédit sera effective, car pour le moment, à la veille du départ, j'ai toujours mal.

 

En méforme, avec seulement 5 dossards accrochés depuis le début de l'année, un trail en mars (25 km), un autre en avril (38 km), un marathon en mai et un autre en août, plus l'échec sur la Mil'Kil avec seulement 355 km et des sorties d'entrainement en endurance qui ne dépassent jamais 15 km, autant dire que l'arrivée au bout des 7 étapes suffira à mon bonheur. Il faudra que je ne regarde pas devant comme les années passées et que je fasse mon petit bonhomme de chemin, à la sensation. C'est pour cela que je vais courir sans montre ni gps, pour ne pas me retrouver à vouloir tenir un rythme que je me sais incapable de suivre. Ne pas viser de place, faire ma course, arriver au bout des étapes les unes après les autres, me refaire un semblant de santé, si ça veut... et laisser les autres s'amuser. Mais si une fenêtre de tir s'ouvre sur la fin, on verra.

 

 

J1: URDOS - JACA, 45 km en 4h53'32, 9ème.

 

Parcours connu, une montée d'environ 15 km puis nous basculons en Espagne pour une 30aine de kilomètres en descente quasi totale, ça pique dans les cuisses ! Je reste sur la retenue toute la journée et j'en profite pour admirer le paysage dans ma montée du col, car pour la première fois, le ciel est bien dégagé.

 

Déjà un abandon, Alain Simon, qui s'est retrouvé dans un fossé en se tordant la cheville alors qu'il avait levé la tête pour contempler le panorama... Belle entorse.

 

A mi-étape, la douleur au psoas qui me pourrit la vie depuis des semaines est remplacée par les courbatures dans les cuisses, les fesses, le bassin. Je ne le sais pas encore, mais c'est la dernière fois que ce dos me fait mal.

 

La nuit sera épique, avec les 4 ventilateurs du gymnase qui se mettent en route à 22h. Dormir sous un avion qui se prépare au décollage, on a connu plus reposant.... Heureusement que demain, c'est encore seulement 46 km et que la nuit se passera à l'hôtel.

 

DNF: Alain Simon

 

 

J2: JACA - FISCAL, 46 km en 4h58'37, 9ème.

 

Pas compliqué, je fais la même étape que la veille, sauf que je n'ai plus mal au dos et que je rejoins Fabrice Viaud avant la longue montée qui précède la longue descente finale. Je sais que je vais le laisser filer sur la fin pour préserver mes cuisses, mais ça fait plaisir de recoller un peu avec ceux de devant. Edith et Jean-Louis sont à portée de tir au moment de la bascule au sommet, mais je ne peux que les observer prendre le large.

 

Une bonne dégustation de bières avec Seb au bar de l'hôtel, suivie d'une bonne nuit de sommeil, ça ne sera pas de trop pour attaquer la belle mais terrible étape de demain: 75 km très vallonnés qui nous conduirons jusqu'à Alquezar.

 

DNF: Jean-Michel Sotgiu

 

 

J3: FISCAL - ALQUEZAR, 75 km en 8h39'45, 8ème.

 

Je prends le départ à 7h, avec les 9 coureurs les plus rapides d'hier. Les deux autres départs sont donnés à 6h et 6h30.

 

Ma crainte du jour est de me retrouver lâché dès les premiers mètres par des coureurs bien plus affûtés. Je veux faire un départ cool, la journée va être longue. Heureusement, Edith a décidé de faire pareil. Nous allons donc allier nos foulées, faire connaissance tout en admirant le lever du soleil dans ces paysages magnifiques. Après le 1er ravito, nous entrons dans un tunnel et patatra ! Mon pied, grâce à une superbe foulée rasante, heurte un des petits plots réfléchissants qui affleurent du bitume et je m'étale de tout mon long sur le trottoir. C'est mon épaule qui amorti le choc avant que ma tête ne heurte le béton du côté. Edith qui avait 50 mètres d'avance, revient pour m'aider à me relever. Plus de peur que de mal, l'épaule est endolorie mais tout à l'air en ordre. Petite égratignure au genou et 3 doigts éraflés, je m'en sors bien. Alain Simon qui arrivait avec sa femme au même moment, me désinfectera la main après le tunnel et tout rentrera dans l'ordre. Je sentirai encore mon épaule quelques kilomètres, mais il n'y aura pas suite à cette cascade réalisée de main de maître.

 

Edith qui n'a pas les cuisses fracassées comme les miennes me lâchera dans toutes les descentes et je la reprendrai tranquillement dans les phases plates ou montantes. Le yoyo durera longtemps.

 

Je passe finalement une journée correcte et j'arrive à bon port dans ce magnifique village d'Alquezar. Mais que la montée finale est longue !

 

Nuit à l'auberge, dans des lits trop petits et avec une petite fièvre due aux efforts.

 

DNF: Claire Secker et Jean-Hervé Duschene

 

 

J4: ALQUEZAR - SARINENA, 69 km en 8h46'08, 11ème.

 

DNS: Véronique Bellenoue

 

Départ à 7h avec le groupe rapide et comme prévu, tout le monde me laisse sur place. Les descentes sont terribles et les cuisses encaissent avec difficulté. Au bout de 5 minutes, je ne vois plus les frontales des autres. Je baisse la tête pour avoir l'air d'un coureur et j'avance comme je peux.

 

Toute la journée va ressembler à ça, essayer d'avancer. Je n'avais pas marché autant depuis longtemps, sans jus, sans envie. Etape subie du début à la fin. Content d'en finir et pourtant nous passons dans un des paysages les plus impressionnants de la Via.

 

A quelle sauce vais-je être mangé demain sur la plus longue étape (78 km)?

 

Aucune idée, mais la nuit va être très bonne et très réparatrice.

 

DNF: Jean-Benoit Jaouen et Markus Jörg

 

 

J5: SARINENA - CASPE, 78 km en 8h54'18, 6ème.

 

DNS: Sébastien Barraud

 

Conséquence de ma performance de la veille, je suis dans le groupe qui part à 6h30.

 

Fin de parcours pour Sébastien dont les ampoules sous les pieds le font trop souffrir. Encore un abandon. Il y en aura eu 10 sur 26 partants...

 

Je vais tenter de suivre Christian et Pascal dont la vitesse devrait me convenir. Il ne faudra finalement que quelques kilomètres pour que les jambes se mettent à tourner toutes seules et que des sensations agréables apparaissent. Plus de courbatures, un peu d'énergie, il n'en fallait pas plus pour passer une bonne journée. J'ai l'impression d'avoir passer un cap physique et mental alors je ne m'enflamme pas et toute l'étape se fera comme ça, en laissant tourner sans forcer. Quel bonheur ! Les 10 derniers kilomètres se feront en relâchant pour préparer le lendemain. Pour la 1ère fois, je m'approche du Top 5.

 

9 km de plus qu'hier et seulement 8 minutes de plus. Pas besoin d'un dessin.

 

Bonne grosse nuit de sommeil dans un bon hôtel à Caspe et demain, départ à 7h pour l'avant dernière !

 

DNF: Jean-Michel Martin et Tristan Lacherest

 

 

J6: CASPE - EL PINELL DE BRAÏ, 69 km en 7h58'36, 6ème.

 

Je n'arrive pas à démarrer ce matin,  c'est une longue et pénible avancée jusqu'au 1er ravito où je vais être le dernier à passer. Ils pourront fermer après.  Au point où j'en suis, je prends mon temps pour bien me restaurer, je bois même un café. Je lambine, ça fait du bien. Le chrono tourne, mais comme je n'en ai pas...

 

Ce sera mon dernier moment de répit car ensuite les jambes vont redémarrer et l'étape sera une copie conforme à la journée d'hier où je suis remonté sur les coureurs partis plus tôt. Beaucoup de plaisir encore aujourd'hui.

 

Pour pimenter un peu la journée, Gilles Alberty nous fait passer en plein milieu d'une manche de championnat du monde de Rallye automobile. Le Rallye de Catalogne, à Bot, petit village que nous devons traverser. Il faut descendre un longue route sinueuse pendant quelques kilomètres avant d'arriver au village et c'est un ballet incessant de voitures de rallye qu'il faut essayer d'éviter dans les virages pris à vive allure. Les pilotes rejoignent le départ de la manche suivante et ne sont pas là pour regarder le paysage, même s'ils sont censés respecter le code de la route sur leurs étapes de liaisons. Code de la quoi ? Bon, il faut reconnaitre que c'est un spectacle et ce n'est pas tous les jours qu'on croise autant de voitures de rallye en faisant son footing. Au final, je préfère croiser un pilote de rallye qu'un automobiliste lambda, il semblerait qu'il sache mieux maîtriser son véhicule...

 

Je choisis de courir du côté droit , au moins je n'en aurai pas un à m'arriver en pleine face. Arrivé en bas, il faut maintenant éviter les spectateurs qui eux, se prennent pour ce qu'ils ne sont pas: des pilotes !

 

Ouf, maintenant, c'est la voie verte avec ses 10 kilomètres et 11 tunnels qu'il faut traverser avant la montée finale vers El Pinell de Braï. C'est plus calme, il reste juste à ne pas se faire emboutir par un cycliste dans un tunnel sombre.

 

Belle étape où j'ai pu m'économiser un peu pour finir encore un peu plus frais. Il semblerait que la montée en puissance ne soit pas qu'une promesse.

 

 

J7: EL PINELL DE BRAÏ - RIUMAR, 70 km en 6h48'05, 2ème.

 

Seulement 2 départs aujourd'hui: les 7 plus lents au classement général à 6h, les 9 autres à 7h.

 

Le toit du gymnase résonne fort et à 5h du matin, on avait l'impression qu'un déluge s'abattait sur nous. Il n'en était rien, juste une petite pluie fine et du vent.

 

Après deux belles journées où les sensations étaient agréables, je ne sais pas trop comment aborder cette ultime étape. Bien sûr, je l'ai gagné l'an dernier, mais cette fois, impossible d'y songer.

 

Rémi qui sait pourtant bien qu'il va réaliser le grand chelem cette année (7 victoires d'étapes) me regarde du coin de l'oeil, on se chambre un peu. L'ambiance au départ d'une ultime étape est toujours détendue.

 

A 10 secondes du départ, je me dis, pourquoi pas remettre le feu aux poudres comme l'an dernier ?

 

5,4,3,2,1, Goooooo ! Je gicle avec Tristan (abandon le 5ème jour mais il fait la dernière étape) et Jean-Louis Valderrama, Rémi est 4ème et ce demande ce qui se passe. Pas grand chose en fait, à la sortie du village, je laisse ce petit monde me dépasser, j'ai déjà mal aux articulations, ça couine.

 

Je les garde en ligne de mire et après la 1ère longue descente, je rejoins Jean-Louis et pars seul à la chasse. Comme l'an dernier, le 1er col est monté à belle allure, si bien qu'en basculant, j'aperçois Rémi seulement 500 mètres devant. Je ne le verrai plus ensuite, je n'essaierai pas de jouer avec lui.

 

Jean-Louis fera presque la jonction en bas du second col puis au sommet, mais je vais rester devant, bien au chaud à la 2ème place de l'étape. Plus les kilomètres passent et plus je me dis que je peux le garder à distance comme je l'ai fait avec Rémi l'an dernier pour gagner l'étape. Et dire qu'au bout de 20km, je sentais que j'étais un peu dans le dur.

 

Finalement, l'écart va se maintenir puis s'accentuer en fin d'étape. Je réussis à terminer 2ème à seulement 30 minutes de Rémi. 70 km à plus de 10 km/h, la montée en puissance n'était donc pas utopique. Je termine cette Via Iberica avec de très bonnes sensations et c'est bien le principal. Me voilà requinqué et rassuré pour les semaines à venir. Ne plus avoir mal au dos et une forme physique qui revient, j'ai bien fait d'être patient.

 

Nous aurons eu un temps de gueux quasiment toute l'étape, heureusement que le vent soufflait dans le bons sens, c'était beaucoup plus facile pour avancer !

 

Cette dernière journée va être marquée par l'exploit de Philippe Grizard qui rejoindra la ligne d'arrivée à 22h, soit 16h après le départ. Parti à la frontale, arrivé à la frontale, sous la flotte et dans le vent. Chapeau !

 

Bilan.

 

Vous l'avez compris, la semaine a été positive et même si j'ai dû rester en retrait cette fois-ci, j'ai passé de belles vacances actives. 

 

Groupe de coureurs et bénévoles très sympas encore une fois, l'organisation est très bien rodée et le parcours varié nous en met plein la vue. Il aura fait moins chaud aussi, ce qui rend la course un peu plus facile.

 

Classements et résultats:

https://via-iberica.jimdo.com/archives/edition-2/

 

Photos:

https://via-iberica.jimdo.com/galeries-photos/2018/

 

Autres photos:

https://my.pcloud.com/publink/show?code=kZSg8M7ZKbme7NLm1qVFQ4eXeyORa5v0Ynt7

 

 

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