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Trans-canada2011

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La traversée du Canada d'Ouest en Est, de Vancouver à Halifax. 6012.9 km en course à pied. Aucun jour de repos. Plus de 65 km de moyenne par jour .

3 septembre 2016 6 03 /09 /septembre /2016 09:14

Il y a une semaine déjà, je trempais mes pieds dans la Méditerranée, au terme de 1190 km de course à pied entre le phare de Roscoff et la plage des chalets à Gruissan.

Avant de revenir sur cette édition, un petit rappel du chemin parcouru depuis la 1ère étoile de finisher.

 

2007 *Un apprentissage tout en douleur et en blessures. Des erreurs en veux-tu en voilà. Un long chemin de croix, mais les bases solides sont posées pour les défis futurs. Aujourd'hui encore, je me demande comment j'ai pu supporter tout ça. 14 étapes sur 18, passées à souffrir sur la route, au ras du cut-off parfois, à l'arrière du peloton souvent, à serrer les dents tout le temps. Mais finisher ! 

 

153h47'49 à 7,438 km/h (21ème/31 finishers)

 

 

2010 **Le contexte est différent, je viens pour préparer 100 jours de traversée du Canada, prévue en 2011. Je viens voir si les leçons sont retenues. Pas de GPS, pas de chrono, juste une montre qui me donne l'heure et une avancée à la sensation. Peu importe l'allure ou le classement, je cherche avant tout une arrivée "frais et frustré" à Gruissan. Une petite inflammation du releveur pour seul bobo, c'est presque un régal. Mission accomplie.

 

146h56'55 à 7,792 km/h (23ème/44 finishers)

 

 

2013 ***Fort de 2 TG terminées, d'une étoile Savoyarde et d'une TransCanada, je viens avec l'objectif de passer au-dessus des 8 km/h de moyenne et ne pas me blesser. Hormis une inflammation le long du tibia gauche bien maîtrisée et qui me ralentira finalement très peu, tout se passe plutôt bien. J'anticipe désormais les coups durs et les alertes pour éviter les blessures handicapantes. Les joies de l'expérience.

 

140h02'46 à 8,454 km/h (18ème/45 finishers)

 

 

2016 ****A toutes ces courses par étapes, j'ai rajouté une Mil'Kil en 2014 en 9 jours 10 heures 54 minutes et 42 secondes. J'ai pas mal de certitudes sur mes capacités et je me trouve depuis quelques mois dans une forme éblouissante. Des chronos sur marathon souvent proches de mon record, un passage facile sous les 10h aux 100 km de Cléder en juillet sur un parcours exigeant et des sensations toujours bonnes. A 2 jours du départ, je rate néanmoins complètement le marathon de Saint André des Eaux, ce qui a le mérite de me rappeler à un peu plus d'humilité. On n'en a jamais assez.... Je vais arriver un peu fatigué à Roscoff, ça va me calmer.

 

Mes objectifs sont simples mais élevés: courir le plus près possible des 10 km/h de moyenne et rentrer dans le top 10. Plus le 1er objectif sera proche, plus le 2ème sera évident. Reste à le faire et ne pas se blesser. Pour la 1ère fois, j'intègre le fait que je vais prendre des risques et qu'un abandon est possible si je me blesse trop tôt. Je garderai mes 3*** de toute façon, alors je vais jouer !

 

Les 14 premiers jours vont être quasi parfaits. Je termine toutes les étapes entre la 4ème et la 6ème place, ma moyenne flirtant avec les 9,8 km/h en cummulé. Je ne suis pas en surrégime, je tiens le 10 km/h assez facilement entre les ravitos (moment où ça baisse forcément un peu) puis je me permets de relâcher en fin d'étape pour éviter le coup de chaud et préparer sereinement celle du lendemain. La connaissance du parcours permet aussi d'en garder sous la semelle pour les jours que je sais plus faciles. Je me concentre uniquement sur ma course et ma gestion, même si le fait d'être dans les 6 premiers (puis 5, puis 4) du classement général me gêne un peu. Je ne peux pas jouer avec les 3 de devant et le trou avec ceux de derrière se creuse chaque jour un peu plus. J'essaie de ne pas me rajouter une pression inutile et reste toujours concentré sur l'objectif. Je sais que ça en fait "hurler" certains qui me trouvent trop sage, mais j'ai une ligne de conduite et je m'y tiens.

 

Au terme du 14ème jour, j'ai près de 10h d'avance sur le 5ème. Je mise sur les 5 dernières étapes pour faire remonter ma moyenne puisque pour la 4ème place tout semble joué, sauf si j'abandonne.

Patatra ! Au départ de la 15ème étape, une douleur à la cheville gauche me rappelle à l'ordre. Je sais ce que c'est et je décide de laisser filer cette petite étape (56 km) pour garder une chance de ne pas aggraver le mal. Le releveur gauche est touché... Je finis correctement l'étape (8ème) mais la frustration de baisser la moyenne bien présente toute la journée. Le lendemain sera un peu du même accabit, mais les 10 derniers kilomètres très difficiles (11ème). 

La chaleur qui ne m'avait pas vraiment dérangé depuis le début commence à peser. D'ailleurs, beaucoup d'abandons cette année dûes au mélange chaleur-blessures-fatigue.

 

Les 3 dernières étapes seront courues un peu comme je peux, la douleur augmentant chaque jour (22ème, 22ème, 25ème). Il était temps de toucher la Méditerranée !

La frustration et la déception de ne pas réussir l'objectif de 10 km/h sont atténuées par cette 4ème place totalement incroyable et inespérée. Certes, avec 9,369 km/h de moyenne, je ne fais pas partie, loin s'en faut, des meilleurs 4ème de l'histoire de la TG, mais je suis au pied du podium, les plus rapides n'avaient qu'à être là. Il y a aussi ceux qui sont meilleurs que moi mais qui se sont blessés, ont abandonné ou n'étaient pas à leur meilleur niveau cette année. C'est le jeu et j'ai su profiter de l'opportunité.

 

Cette édition de la Transe-Gaule aura été pour moi une petite (modeste) consécration me permettant de valider toutes ces années de course à étapes. J'ai encore fait des erreurs puisque je me suis blessé. Les blessures sont toujours de la faute du coureur et font parties du jeu, il faut l'accepter.

Le groupe coureurs-bénévoles en tout point remarquable de bout en bout, aucun accrochage, aucune tension malgré la fatigue, les conditions précaires et la chaleur. Le mélange des nationalités fut aussi une grande réussite. Un vrai bonheur qu'il faut souligner. Bonheur supplémentaire pour moi, de partager cette aventure une nouvelle fois en famille avec Kalie, Lena et Awen qui étaient présents dans l'équipe des bénévoles.

 

Mais il y a eut aussi, comme à chaque fois, la déception de perdre du monde en route. C'est une épreuve qui ne pardonne rien et 19 jours c'est long pour des organismes mis à rude épreuve. Un expérience pour tout le monde, même les plus aguerris d'entre nous.

Je rêvais d'une belle fin sur la Transe-Gaule, pour boucler cette boucle commencée dans des conditions bien difficiles il y a 9 ans.

J'ai tutoyé les sommets pendant 14 jours sur 19, freiné mes ardeurs 2 jours puis serré les dents pour les 3 derniers.

 

126h22'15 à 9,369 km/h (4ème/33 finishers)

 

Elle fut belle longtemps, difficile un peu, magnifique pour toujours.                            

                        **GAME OVER**

 

 

Un grand merci à Jean-Benoît Jaouen pour son travail de titan qui nous permet des défis hors normes. Toute son équipe de bénévoles totalement dévoués et parfaitement organisés au service des coureuses et des coureurs. Leurs sourires, leurs attentions et leurs encouragements. 

 

Merci les M&M's (Marcel et Marie au R3), les M&M's bis (Martine et Michel au R1), Kalie et Lapinou (R2), Kathy et Lena (R4), Janine (R5) et Nicole (R5, fléchage), Philou (bras droit multi-tâches du race director), Johane et Théo (compta, repas, ravitos, etc...), Dédé l'épicier (roi de la patate et de l'oeuf dur), Charles et Bernard (bagages et chronométreurs officiels), Awen (photographe) et Xavier (informatique et multi-tâches). Cat et Awena parties pour raisons familiales mais qui ont démarré l'aventure avec nous.

Aux suiveurs, pour leurs encouragements tout au long des étapes (Jean-Louis, Florence, la team Taïwan...)

Merci aussi à Vincent, le kiné qui m'a remis le bassin en place à 2 reprises et permis de rester sur la course alors qu'un put.... de chien a bien failli tout foutre en l'air sur l'étape 6.

A Françoise Pallaruelo pour ses massages incroyables, qui a réussi à soulager à maintes reprises les petites douleurs qui voulaient venir gâcher la fête.

Enfin, une pensée pour tous ceux que j'ai croisés lors de ces 4 éditions et avec lesquels j'ai grandi dans l'Ultra. 

 

Je ne lui ferai pas l'affront de lui dédier ma 4ème place, à lui qui a gagné les 3 Transe-Gaule qu'il a terminées, mais il aura accompagné nos foulées sur cette TG XII. Tu nous manques, Jean-Jacques...

 

Bravo aux 48 coureurs (euses) qui ont osé défier la Transe-Gaule.

Félicitations et respect aux 33 rescapés qui ont touché la Méditerranée.

 

To be continued ?

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